Les Rapparees du mot irlandais ropairí signifiant lance ou lancier) étaient des soldats irlandais de guérilla qui opéraient du côté jacobite durant les guerres williamites en Irlande dans les années 1690. Ce nom désigne ultérieurement des bandits de grand chemin irlandais.

Histoire

Des soldats démobilisés

Lorsque Richard Talbot (1er comte de Tyrconnell) devient Lord lieutenant d'Irlande, il oblige chaque ville à entretenir un régiment dévoué à la cause jacobite. La plupart des villes obtempèrent, mais un certain nombre d'entre elles n'ont pas les fonds nécessaires à l'entretien et au salaire des troupes, aussi la plupart d'entre-elles furent-elles démobilisées. Dans les années 1640, ils sont d’abord dénommés Tories, de l'irlandais tóraí, « poursuivants ») puis rapparees, en 1689-1691. La plupart des rapparees sont des soldats démobilisés, appartenant à ces anciennes troupes, qui s'organisent eux-mêmes pour trouver des armes, notamment les piques qui sont à l'origine de leur surnom. Ces piques mesurent environ 2 m.

Tout au long des campagnes williamites, les rapparees, dont le terme apparaît dès les années 1640, causent d'importants dommages logistiques à l'armée du roi Guillaume III, en pillant les territoires arrières, et en assassinant soldats et partisans. Leurs actions affectent également la population civile, qu'ils pillent sans discernement. Leur mode d'action privilégié consiste à se fondre dans la population civile, et à réapparaître lorsque les troupes orangistes ont disparu. En cela, les rapparees ont apporté une aide considérable à l'effort de guerre jacobite, notamment en capturant des milliers de soldats williamites qui avaient pour mission de protéger les dépôts d'approvisionnement et les troupes de secours. L'un d'entre eux, Michael « Galloping » Hogan, est devenu célèbre pour avoir guidé la cavalerie de Patrick Sarsfield lors de l'embuscade qui s'est déroulée durant le siège de Limerick (1690).

Les rebelles du XVIIe siècle

La première génération de rapparees compte un certain nombre de propriétaires terriens dépossédés de leurs terres après 1641 et qui deviennent des rebelles hors-la-loi. Leur souvenir est évoquée dans les balades ou poèmes traditionnels irlandais. Ainsi, Éamonn an Chnoic (en), chanson traditionnelle irlandaise, évoque Éamonn Ó Riain (1670–1724) (en anglais « Edmund O'Ryan » ou « Ned of the Hill»), un aristocrate irlandais dont l'existence n'est pas avérée, mais dont le nom apparaît dans un appel à renverser le roi britannique Guillaume d'Orange en 1694. Cette ballade a notamment été reprise par le groupe britannique de rock, The Pogues. Après avoir évoqué la conquête sanglante de l'île par Cromwell, les paroles évoquent l'histoire d'Éamonn Ó Riain, rapparee dont la famille fut dépossédée de ses biens, dénoncé après que sa tête est mise à prix et assassiné. Plusieurs traductions ou adaptations existent :
Young Ned Of The Hill
[…] Of one such man I'd like to speak
A rapparee by name and deed
His family dispossessed and slaughtered
They put a price upon his head
His name is known in song and story
His deeds are legends still
And murdered for blood money
Was young Ned of the hill […]

Les bandits de grand chemin

La deuxième génération de rapparees semble davantage composée de bandits de grand chemin, aux origines plus populaires. Shane Bernagh, évoqué par John Montague dans le poème « A Lost Tradition », exerce comme bandit de grand chemin au XVIIe siècle, dans le comté de Tyrone, notamment sur l'axe routier Dublin-Londonderry.

Certains rapparees présentent des ressemblances avec le personnage de Robin des Bois. James Freney (1719–1788), né dans une famille du comté de Kilkenny et dont les aventures romancées sont publiées en 1754 devient un bandit de grand chemin et obtient la vie sauve à condition de s'exiler. Ses aventures sont considérées comme une source d'inspiration pour le roman Les Mémoires de Barry Lyndon. Black Francis McHugh (en) (Proinsias Dubh) est un gentilhomme de Meencloghore (Scraghy) devenu bandit. Il est pendu en 1780 ou 1782. Une balade lui est dédiée :

Littérature

Certains rapparees sont des personnages de fiction. Une chanson évoque les rapparees :

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rapparee » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Bibliographie

  • John Miller, Early Modern Britain, 1450–1750, Cambridge, Cambridge University Press, 2017 (ISBN 9781107015111)

Article connexe

  • Les moss-troopers, des bandits écossais

Lien externe

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